LesArchives du Spectacle - Un moteur de recherche pour le spectacle vivant (théâtre, danse, opéra). Une base de données contenant des dizaines de milliers de fiches sur des spectacles, des œuvres, des personnes et des organismes (théâtres, compagnies, festivals). Aller au contenu Aller à la recherche. Les Archives du Spectacle. Un moteur de Cemardi 29 mars, 342 Andre Helena vous attendent à prix réduit sur notre plateforme e-commerce. Sur le neuf comme avec un produit Andre Helena occasion, profitez de l'ensemble de nos avantages client exclusifs pour faire un maximum de bonnes affaires. Comme l'utilisation d'un code promo Andre Helena et l'activation d'une remise immédiate. thnet pièce, laissé, beau, cadavre, vincent, macaigne, theatre, contemporain, net, culture, théâtre, spectacle, planches, scène, art, dramatique, comédie Lerap francais se porte bien alors laisse moi fumer un blunt, kamini tony parker c'est le jamel comedy club . Aussi vrai qu'on échappera ni a la mort ni a nos doutes, qu'elle est sale et dégeulasse la chatte a Lore manaudou Aussi vrai que tout les petits parle de balade ronaldo, que ta vie a la valeur d'une feuille de ticket resto . LApartagé Le problème avec l'abus d'alcool, c'est que souvent ce qui apparaît comme une bonne idée se transforme en mauvaise idée. Je me voyais bien courir te Commeau long d’un cadavre un cadavre étendu, Je me pris à songer près de ce corps vendu À la triste beauté dont mon désir se prive. Je me représentai sa majesté native, Son regard de vigueur et de grâces armé, Ses cheveux qui lui font un casque parfumé, Et dont le souvenir pour l’amour me ravive. Car j’eusse avec ferveur baisé ton noble corps, Et depuis tes pieds frais Cest une information de nos confrères du Quotidien. Un homme âgé d'une trentaine d'années, René Joie, sera bientôt jugé pour le meurtre de son beau-père, Expédit Taurobeaulion, dans la To8J. Christophe Raynaud de Lage C’est un spectacle qui tache ! ». Le comédien qui accueille les spectateurs prévient les premiers rangs. Effectivement les bâches en plastiques fournies sont bien utiles tout au long de cette version déjantée de Hamlet. Vincent Macaigne transforme la plateau du cloître des Carmes en véritable champ de bataille, et introduit en France un genre théâtral que l’on croyait réservé aux metteurs en scène étrangers. Son univers, proche de Rodrigo Garcia, ne fera pas l’unanimité. Mais il a le mérite de donner un bon coup de pied dans la fourmilière et permettra de faire entrer une nouvelle génération de spectateurs dans les salles de spectacle. On ne va pas s’en plaindre, le renouveau de la scène théâtrale française doit passer par des personnalités comme lui. Et même si le spectacle tire en longueur et prend de grandes libertés avec le texte de Shakespeare, il est rempli de trouvailles franchement très drôles, en prise avec notre époque. Dès les premières minutes, un comédien invite les spectateurs à venir le rejoindre sur scène. Lors de la représentation du 12 juillet, deux jeunes hommes ont même plongé dans l’eau boueuse de la tombe du père d’Hamlet ! voir la vidéo sur le site. Une bonne cinquantaine de spectateurs ont ainsi droit un petit Pastis pour apprécier ce délirium et cette succession de scènes plus loufoques les unes que les autres. Claudius arrive déguisé en banane. Le spectre est un furet empaillé. La reine fait un strip tease en parodiant Marylin face à JFK lors son anniversaire, Claudius lui emboîte le pas. Au moins dans cette version, on sait pourquoi elle a épousé le frère de son défunt mari c’est strictement sexuel. Pour la fameuse tirade To be… », Hamlet la déclame une tronçonneuse à la main. Les trompettes de Maurice Jarre annoncent l’arrivée du comédien Roger Roger qui se tourne vers un squelette dans une verrière et lance un Mademoiselle Julie ! ». Après l’entracte les comédiens s’engueulent avec les techniciens, et là le spectacle tourne un peu au vinaigre. On gonfle un château. Un personnage lance Y a plus d’argent, tout l’Etat est à sec, et toi tu sautes sur un château en plastique ! » Claudius montre un slip de super héro acheté chez H & M. Le plateau devient un vrai foutoir. Le sang dégouline de partout. Cette deuxième partie se joue dans une hystérie totale, mais les scènes sont beaucoup trop longues. Chaque personnage vient crier sa rage. La mort d’Ophélie, du Roi, de la Reine et de Laerte est expédiée. Ils rejoingnet un aquarium rempli d’eau qui devenient une mare de sang. On sort exténué, fatigué mais content d’avoir ri tout de même. Cependant le tout resserré donnerait encore plus de poids au travail de Vincent Macaigne. Stéphane CAPRON – Plus d’informations AU MOINS J’AURAI LAISSÉ UN BEAU CADAVRE d’après Hamlet de William Shakespeare adaptation, mise en scène et conception visuelle Vincent Macaigne scénographie Benjamin Hautin, Vincent Macaigne, Julien Peissel accessoires Lucie Basclet lumière Kelig Le Bars son Loïc Le Roux assistanat Marie Ben Bachir avec Samuel Achache, Laure Calamy, Jean-Charles Clichet, Julie Lesgages, Emmanuel Matte, Rodolphe Poulain, Pascal Rénéric, Sylvain Sounier production Festival d’Avignon coproduction Théâtre national de Chaillot Paris, MC2 Grenoble, Centre dramatique national Orléans/Loiret/Centre, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, La Filature Scène nationale-Mulhouse, le phénix scène nationale Valenciennes, Compagnie Friche L’Hippodrome-Scène nationale de Douai action financée par la Région Île-de-France avec le soutien de la Direction régionale des Affaires culturelles d’Île-de-France et de la Spedidam avec la participation artistique du Jeune Théâtre national Par son soutien, l’Adami aide le Festival d’Avignon à s’engager sur des coproductions. Au moins j’aurai laissé un beau cadavre fera l’objet d’une Pièce démontée, dossier réalisé par le Centre Régional de Documentation Pédagogique d’Aix-Marseille, disponible sur les sites internet du Festival d’Avignon et du CRDP d’Aix-Marseille. durée 4h entracte compris – création 2011 Festival d’Avignon 2011 CLOÎTRE DES CARMES 9 10 11 12 13 15 16 17 18 19 Juillet 2011 À 21H30 Du 2 au 11 novembre – Théâtre National de Chaillot Du 16 au 25 novembre – MC2 Grenoble Les 5 et 6 janvier 2012 – La Filature de Mulhouse Les 11 et 12 janvier 2012 – L’Hippodrome – Douai Du 18 au 20 janvier 2012 – CDN Orléans Du 25 au 27 janvier 2012 – Lieu Unique de Nantes Le 8 février 2012 – Grand Théâtre de Luxembourg Les 14 et 15 février 2012 – Le Phénix de Valenciennes Eté Le metteur en scène adapte "Hamlet" dans l'hémoglobine et la boue, au Cloître des carmes. C'est le spectacle que l'on attendait au Festival d'Avignon celui qui vient tout casser, au risque d'excéder une partie des spectateurs, et d'enthousiasmer les autres. Sous un titre formidable, Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, il revisite Hamlet, de William Shakespeare, et se donne au Cloître des carmes, où le public des premiers rangs est protégé par une bâche en plastique des jets d'hémoglobine, de boue et de projectiles en tous genres qui ponctuent les quatre heures d'une représentation trash, foutraque et passionnante, signée Vincent Macaigne, un nouveau venu à Avignon. A 32 ans, Vincent Macaigne est un des benjamins du Festival. A la ville, c'est un garçon calme, en apparence. Il a grandi à Paris, entre un père français, commercial dans une entreprise, et une mère iranienne, issue d'une famille très politisée. Depuis sa sortie du conservatoire, en 2002, il a signé plusieurs spectacles, dont trois versions d'un Requiem de son cru, inspiré, et une adaptation de L'Idiot, de Dostoïevski. Il a toujours écrit, et fait du théâtre comme bon lui semble sans se soucier des autres ni chercher à être en réaction. Ce n'est pas un provocateur-né qui s'attaque à Hamlet. Mais c'est un homme jeune en colère, pour des raisons qu'il garde secrètes et d'autres qu'il exprime. Toutes traversent Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, qui s'est construit comme les précédents spectacles de Macaigne en travaillant sur le plateau avec sa bande d'acteurs amis. Ce travail ne s'arrête pas quand les représentations commencent. Chaque jour, le spectacle bouge. Chaque soir, Vincent Macaigne est au sommet des gradins, et il interpelle en direct ses acteurs, qui se ne gênent pas pour lui répondre des choses comme "Tout le monde sait que c'est de la merde, ton texte à la con." Le public ne s'en rend pas compte. Des phrases de ce genre se ramassent à la pelle dans Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, qui commence dans une ambiance assez survoltée, avec un appel au public à venir sur le plateau, jonché de terre et de couronnes mortuaires qui entourent une tombe remplie d'eau. Comme dans le bon vieux théâtre d'intervention des années 1960, le public entre dans le jeu, chante, danse et crie. Puis on lui dit de regagner les gradins. D'une certaine manière, c'est presque frustrant qu'est-ce que ça donnerait, Hamlet avec lui ? Ce que le public ne sait pas, c'est que ce début est né d'un défi. Le soir de la première, samedi 9 juillet, Vincent Macaigne avait parié 50 euros avec un acteur qui lui avait dit "Je les ferai monter sur scène. - Essaye, on verra bien !" On a vu. Et le public n'a pas mal pris du tout qu'on lui dise de regagner les gradins. Puis le spectacle a commencé avec cette annonce "Vous allez voir l'histoire d'Hamlet, mon meilleur ami, mort il y a à peine deux mois." Hamlet, chez Vincent Macaigne, c'est "un putain de dépressif", comme le lui dit Claudius, son oncle, qui vient d'épouser sa mère, Gertrude. Il n'a de cesse de se jeter dans l'eau de la tombe de son père, dont le fantôme revient sous la forme d'un furet empaillé. "Faut pas que tu t'empêches de vivre", le supplie Ophélie. Tous les deux se revoient enfants. Des enfants qui s'aimaient dans un Danemark pourri, où leur apprenait à déverser la haine de soi contre l'autre, l'ennemi norvégien, qui "pique tout". Il y a des drapeaux français, danois et européen au fond du plateau, à côté de distributeurs de boissons dont Claudius fait grand usage. Le personnage-clé de ce Hamlet, c'est lui. Vincent Macaigne aime l'idée qu'il a peut-être eu de bonnes raisons de tuer son frère, le père d'Hamlet. "Vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait", dit Claudius, qui court comme un dératé à la recherche de sa "coupable innocence". Tout est là Au moins j'aurai laissé un beau cadavre ne cesse de parcourir le champ d'une idée comment se tarit l'innocence, que ce soit celle de Claudius, d'Hamlet ou d'Ophélie. Eh bien, elle se tarit dans le sang et les larmes, qui prennent dans le spectacle la forme exacerbée de la provocation. Au fond, Vincent Macaigne ne réécrit pas Hamlet. Il dialogue avec la pièce, lui fait sortir ce qu'elle a dans les tripes, de son point de vue, aujourd'hui. C'est souvent très drôle, surtout dans la première partie, qui fait éclater de rire le public. Dans la seconde, une mélancolie profonde prend le dessus, sur le mode "Il ne faut pas en vouloir à quelqu'un qui est né, et qui a raté." Ecrite en néons placés tout au sommet du décor, une phrase le dit autrement "Il n'y aura pas de miracles, ici", en pointant une flèche sur le plateau. Mais de la vie, oui, il y en a. Et beaucoup même, jusqu'à l'outrance. Ça castagne dans tous les sens, à grands jets de fumigènes, d'insultes, de gags à la noix de coco. Bref, c'est un "grand bordel", pas toujours maîtrisé, parfois longuet, et troué de moments incandescents, comme la scène où des comédiens jouent devant la cour une comédie racontant l'histoire du meurtre du père d'Hamlet. Mais à la fin, un grand silence se fait le public, sonné, part dans la nuit d'Avignon, en se disant qu'au moins, là, il a vécu quelque chose. Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, d'après Hamlet, de Shakespeare. Ecrit et mis en scène par Vincent Macaigne. Avec Samuel Achache, Laure Calamy, Jean-Charles Clichet, Julie Lesgages, Emmanuel Matte, Rodolphe Poulain, Pascal Rénéric, Sylvain Sounier. Cloître des carmes, jusqu'au 19 juillet, à 21 h 30. Durée 3 h 45. Tél. 04-90-14-14- 14. De 13 € à 27 €. Brigitte Salino Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. UNE MICRO HISTOIRE ÉCONOMIQUE DU MONDE, DANSÉE Répétition de la pièce de Vincent Macaigne, Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, au Théâtre National de Chaillot. Agathe Poupeney Le souvenir d'Avignon est encore intense. Des images de chaos, des mots gueulés à la nuit par des comédiens ivres de vie, une scène qui s'illumine sous l'énergie d'un spectacle brûlant par tous les bouts. Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, de Vincent Macaigne, adaptation empoisonnée et distordue de Hamlet, est une pièce excitante, excessive et qui avance sans garde-fou. Mais fini le ciel étoilé des soirées avignonnaises et le décor déchiré du cloître des Carmes, voici l'imposant Théâtre national de Chaillot et son grand escalier lisse comme l'ennui. C'est ici que Vincent Macaigne doit balancer des litres de sang aux visages des assassins du roi et faire se dresser un château gonflable sorti d'un parc d'attractions. Pas facile. Vendredi 21 octobre, 19 heures. Les techniciens chargés de monter le décor XXL de la pièce font une pause. Vincent Macaigne en profite pour investir le plateau avec ses comédiens, auxquels il demande de monter et de descendre les marches de la salle Jean-Vilar pour se rendre compte de la portée des voix. Du théâtre physique, en direct. C'est qu'il faut tout réajuster pour l'intérieur et tenir compte de la dimension du lieu. "Il faut surtout ne pas rester sur les acquis d'Avignon, explique Vincent Macaigne. Jouer, c'est un mouvement, un geste. Donc, je repars de zéro et c'est flippant." Il se lève, déplace un projecteur d'un demi-centimètre et appelle à ses côtés Emmanuel Matte, un de ses acteurs, qui, lui aussi, file l'analogie "Tout est musculaire dans le fait de jouer. Il faut stimuler le corps et l'imaginaire." Un "château gonflable planqué sous la tour Eiffel"Et, question imaginaire, ça déménage. Sur scène, les comédiens improvisent pour badigeonner le texte d'une couche d'actualité. Macaigne veille au grain. L'allusion à Kadhafi n'y a pas résisté. Celle aux "Indignés" non plus. En revanche, cette interpellation lancée à Claudius à propos de son "château gonflable à la con planqué sous la tour Eiffel" pourrait se retrouver dans le texte. Un texte qui malaxe Shakespeare, reprend quelques phrases de Virginia Woolf et intègre des passages écrits par Macaigne lui-même. "Je parle d'une Europe en crise qui s'engage sur une voie réactionnaire qui me fait peur, souligne l'auteur et metteur en scène. Hamlet aussi est un peu réac en refusant d'aller de l'avant." Au moins, j'aurai laissé un beau cadavre, de Vincent Macaigne Théâtre national de Chaillot, paris XVIe, jusqu'au 11 novembre. Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement Les techniciens ont repris leurs droits et leurs outils. Il y a du bruit, du mouvement, mais Vincent Macaigne continue, imperturbable, à travailler avec les acteurs. Le tableau, vaste bordel bizarrement très contrôlé, mais on ne sait comment, ressemble au spectacle. Etrange jeu de miroirs. Il est pourtant l'heure de laisser le royaume de Danemark. Vincent Macaigne et Emmanuel Matte, chemises de bûcherons canadiens sur le dos, remontent dans le hall, où se déroule une soirée privée avec petits fours, robes chics et boutonnières fleuries. L'apparition des deux hommes barbus et hirsutes produit son effet. La vie est décidément une grande scène de spectacle. Au moins, j'aurai laissé un beau cadavre, de Vincent Macaigne Théâtre national de Chaillot, paris XVIe, jusqu'au 11 novembre. Eric Libiot Les plus lus OpinionsChroniquePar Gérald BronnerLa chronique d'Aurélien SaussayPar Aurélien Saussay, chercheur à la London School of Economics, économiste de l'environnement spécialiste des questions de transition énergétiqueChroniqueAbnousse ShalmaniLa chronique de Christophe DonnerChristophe Donner Si le cinéma Français existe par une centaine de films chaque année, il est bien entendu que dix ou douze seulement méritent de retenir l’attention des critiques et des cinéphiles, l’attention donc de ces Cahiers. » 2014 Année Truffaut. Exposition à la Cinémathèque de Paris, rétrospectives, célébration institutionnelle, reconnaissance générationnelle. Unanimité pour louer l’héritage d’un des pères fondateurs de la Nouvelle Vague. L’exposition de la Cinémathèque, riche de documents et émouvante par instants, s’achève pourtant par une séquence troublante la projection d’une vidéo où l’on voit de jeunes comédiens interpréter une scène de Truffaut, parler. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Pourquoi nous les montre-t-on se montrer ? Ils jouent mal, n’ont rien à dire. La séquence est gênante. Leurs noms sont affichés la moitié ou presque sont des fils/fille de »…Garrel, Haenel, Bonitzer, etc. Le metteur en scène Vincent Macaigne adoubé par la critique pour son dernier spectacle au Théâtre de la ville de Parisest bien entendu de la partie. De quoi sont-ils le nom ? De l’héritage aux héritiers, il n’y a qu’un pas il est franchi, sans que personne ne sourcille. Cinéma, théâtre, média, même réseau, même processus de lutte des places quelle que soit la vacuité du propos et de la démarche. Mais finalement, est-ce si surprenant de voir le cinéma de Truffaut aboutir au conformisme creux et plat des années 2010 ? Le lyrisme et l’exploration du soi présents dans ses films ont préfiguré le délire égotique de la société du spectacle qui téléramise le cinéma comme les arts du spectacle. Où sont Jean Eustache, Philippe Garrel, scandaleusement absents, eux, de la rétrospective, les seuls à avoir travaillé le versant négatif de la naïveté truffaldienne ? Godard, à peine évoqué, leur brouille, ses raisons personnelles et artistiques, inexistante. Agnès Varda, Jacques Demy, et d’autres enfants cinématographiques de Truffaut, laissés de côté. Tous ces auteurs qui ont travaillé formellement l’héritage de Truffaut sont remplacés par une jeunesse déjà vieillie par les combats mondains. De l’exposition, je ne garde que ceci un objet fétiche qui n’a d’autre consistance qu’un plaisir vide et éphémère. Alors même que les portes étaient ouvertes, elles se referment sur la jeune arrière-garde française. Définitivement Godard, Garrel, Eustache. De 2014 à 1954. Cette année-là, Truffaut publie un article demeuré célèbre Une Certaine Tendance du Cinéma français. 60 ans plus tard, quelle boucle enchevêtre ce propos novateur à ce qui s’en est suivi? Quelle créativité le théâtre français a-t-il donné à voir dans une année marquée notamment par le Festival d’Avignon présidé par Olivier Py, le conflit des intermittents, le Festival d’Automne, et d’autres manifestations encore ? Je laisse de côté la question de savoir pourquoi le propos de Trufaut s’est finalement retourné contre lui, et comment, après Les 400 coups, il a pu reproduire le cinéma archaïque qu’il abhorrait. La force du texte, elle, reste intacte ; elle tient à l’absolue actualité du propos, mais presque en négatif. Truffaut oppose cinéma de texte et cinéma de metteur en scène, cinéma de la tradition et de la qualité » et cinéma d’auteur. Il écrit à un moment Eh bien je ne puis croire à la co-existence pacifique de la Tradition de la Qualité et d’un cinéma d’auteur.» La guerre que s’apprêtent à mener Truffaut et ses futurs-amis, c’est le refus de la Tradition et de la Qualité, cette position est irréconciliable. Et bien pourtant, 2014 a vu se poursuivre le processus inverse la fusion des deux et leur dilution réciproque. Je généralise, il y a bien entendu des exceptions à cela Hypérion de Marie-Josée Malis, Bit de Maguy Marin, et d’autres encore, mais elles sont reléguées à la marge. Je me souviens du “Py-être“ Festival d’Avignon 2014, son inconsistant théâtre du retour au texte». Comme si le salut pouvait venir d’une divine poétique qui suffirait à faire oeuvre. Des mots-valises entendus à foison, comme pour faire oublier que l’heureux élu posait les siennes absolument partout, et entendait que cela se voie. C’est donc cela Une certaine tendance du théâtre français. Mettre en avant le verbe pour s’exposer à la pleine lumière, au risque que le verbeux et le verbiage peinent à masquer les ambitions personnelles. Mais ce n’est pas tout car, comme l’écrit Truffaut Vive l’audace certes, encore faut-il la déceler où elle est vraiment. » L’adaptation de L’Idiot par Vincent Macaigne, par exemple, est-elle drapeau révolutionnaire ou sac plastique, effigie cynique de la société de consommation ? Où se trouvent la prise de risque véritable, la violence symbolique ? Peut-on croire à la subversion par les cris, par le cru, par une débauche d’images et de moyens… quand c’est peut-être en réalité la subvention qui est recherchée, qui se trame, qui se joue derrière ces appareils ? Poursuivons avec Truffaut Le trait dominant du réalisme psychologique est sa volonté anti-bourgeoise. Mais qui sont Aurenche et Bost, Sigurd, Jeanson, Autant-Lara, Allegret, sinon des bourgeois, et qui sont les cinquante mille nouveaux lecteurs que ne manque pas d’amener chaque film tiré d’un roman, sinon des bourgeois ? » Il suffit de remplacer ces noms par ceux de la nouvelle génération ». La bourgeoisie, c’est la reproduction sociale, par le capital, les codes, le réseau, la culture ; la reproduction d’idées, par le conformisme. C’est la lutte des places, peu importe ce qu’on y fait, ce qu’on y dit il faut en être. Que propose le jeune metteur en scène Sylvain Creuzevault comme pensée politique dans Le Capital ? La déconstruction permanente rire de tout pour éviter de penser quoi que ce soit. Rire entre soi de références communes, ni approfondies, ni complexifiées. Et que dire de “Répétition” de Pascal Rambert ? Là encore, la déconstruction comme cache-misère, comme jeu de miroirs, et peu importe s’il ne reflète rien d’autre que le vide. La tentative initiée par Philippe Quesne de mettre en scène l’enfance dans Next Day ? Mais où sont donc les enfants de Nanterre, ceux qu’on trouverait par exemple dans les écoles de la ville ? Nous avons des apothicaires qui font leurs comptes au lieu d’artistes capables de nous aider à penser le monde contemporain. Dans une société en crise, où sont les marginaux, les délaissés, les exclus ? On a beau chercher, on ne les voit pas. Il est plus que temps d’ouvrir la scène et les théâtres aux acteurs sociaux, aux précaires, aux enfants, aux personnes issues de l’immigration, à tous ceux qui n’appartiennent pas au monde de la culture Quelle est donc la valeur d’un cinéma anti-bourgeois fait par des bourgeois, pour des bourgeois ?» demande Truffaut. Quelle est donc la valeur d’un théâtre anti-bourgeois fait par des bourgeois, pour des bourgeois ? Des portes sont ouvertes en 2014, certaines oeuvres ont marqué les esprits celles d’Angélica Liddell, Pippo Delbono, Roméo Castellucci, Matthew Barney, William Forsythe, proposé un dispositif radical, à la mesure des enjeux contemporains. En 2015, il faudra creuser ce sillon. Car il vient de loin, et ne date pas d’aujourd’hui sur mon fil d’actualité Facebook, un ami renvoie au blog de Pierre Assouline qui retranscrit sa discussion avec Mickael Lonsdale. Ce dernier évoque Beckett, qui avait déjà perçu cet enjeu à l’époque Après sa mort, j’ai relu tout ce qu’il a écrit. J’ai compris qu’il ne parlait que des pauvres, des fous, des clodos, des détraqués, des rejetés de la société, alors que depuis des siècles, le théâtre nous faisait vivre certes des situations tragiques mais auprès de rois, de puissants. Sans son humour, ce serait intenable. Sa compassion pour l’humanité est incroyable. Je l’ai bien connu dans sa vie privée discrètement, il aidait les gens, les secourait lorsqu’ils étaient malades. Sa femme l’ayant fichu dehors à cause de leurs disputes, il vivait dans une maison de retraite tout près de chez lui ; mais quand elle est morte, il a préféré rester parmi mes semblables » disait-il, au lieu de rentrer chez lui. Jusqu’à la fin, il faisait les courses pour un couple qui ne pouvait plus se déplacer. La générosité de cet homme ! Dès lors que l’on essaie de sauver les gens, c’est de l’ordre de l’amour, donc Dieu est là. Mais de tout cela, on ne parlait pas en marge des répétitions. Pourtant j’ai créé Comédie dont on peut associer la diction à celle des monastères. Recto tono ! Une vitesse de mitrailleuse ! Sans inflexion ni psychologie. Une machine ! Même si son inspiration pouvait être picturale, le Caravage surtout qu’il allait voir en Allemagne. En attendant Godot est né de la vision d’un tableau. Pour le reste, Beckett c’était saoûlographie totale. » / Sylvain Saint-Pierre – Tadorne Étiquettes Angelica Liddell, Maguy Marin, Marie-José Malis, Pippo Delbono, Roméo Castellucci, Sylvain Crevezault, Vincent Macaigne, William Forsythe Pourquoi n’écris-tu plus sur le Tadorne ? ». Parce que le théâtre ne me donne plus la parole »… Depuis la rentrée le processus avait déjà commencé au festival d’Avignon, génération Py, je suis un spectateur passif, en attente d’une expérience qui ne vient pas. Je ressens un fossé, un gouffre, entre des gestes artistiques verticaux et ma capacité à les accueillir, avec mes doutes, mes forces et mes questionnements. Je reçois des propos qui ne me sont pas adressés, juste pensés pour un microcosme culturel qui adoube, exclut, promeut. A lui seul, il a souvent été public d’un soir…notamment lors du festival de création contemporaine Actoral à Marseille. Ce que j’y ai vu m’est apparu désincarné, hors de propos parce que sans corps. Le spectacle dit vivant » s’est révélé mortifère le rapport au public n’est plus LA question. Il y a bien eu le metteur en scène japonais Toshiki Okada avec Super Premium Sof Double ». Son écriture où se mêlent mouvements et mots est une avancée pour relier corps et pensée visant à nous décrire l’extrême solitude des travailleurs japonais qui trouvent dans les supermarchés ouverts la nuit de quoi puiser l’énergie d’un espoir de changement. Je suis resté longtemps attaché à ces personnages à priori automatisés dans leurs gestes, mais où se nichent des interstices où la poésie prend le pouvoir. Il y a bien eu La noce » de Bertolt Brecht par le collectif In Vitro emmené par Julie Deliquet au TGP dans le cadre du festival d’Automne à Paris. Une table, un mariage, une famille et des amis. C’est magnifiquement joué, incroyablement incarné pour décrire cette époque les années 70 où la question du corps était politique. Mais une impression de déjà vu Gwenaël Morin, Sylvain Creuzevault me rend trop familier avec le jeu des acteurs pour que j’y voie un théâtre qui renouvellerait sa pensée. Il y a eu Vincent Macaigne avec “Idiot! parce que nous aurions dû nous aimer“, chouchou des institutions et de la presse depuis son dernier succès à Avignon. À peine arrivé au Théâtre de la Ville à Paris, le bruit est une violence. Vincent Macaigne et ses acteurs s’agitent dans le hall et dans la rue. Les mégaphones nous invitent à fêter l’anniversaire d’Anastasia, l’une des héroïnes de L’idiot » de Fiodor Dostoïevski. En entrant dans la salle, nous sommes conviés à monter sur scène, pour boire un verre »…Ainsi, le public est chauffeur de salle, réduit à un élément du décor. Il règne une ambiance insurrectionnelle quelques spectateurs sont sur scène tandis qu’un acteur le Prince observe, immobile, illuminé par un faisceau de lumière. C’est fascinant parce que le sens du théâtre s’entend. Mais cette force va rapidement s’épuiser. Parce que Vincent Macaigne s’amuse comme un gosse à qui l’on aurait donné tout l’or du monde ici, l’argent public coule à flot pour transposer cet Idiot en évitant de passer par la case politique. Car il n’a aucun sens politique on se casse la gueule pour faire diversion genre humour plateau de télé, on gueule pour habiter les personnages, on noie le propos dans une scénographie d’un type parvenu au sommet parce que les professionnels culturels sont aveuglés par le pouvoir de la communication. Macaigne leur rend bien tout respire la vision d’un communicant. Jusqu’à cette scène surréaliste à l’entracte où, face au bar, il pousse un caisson tandis que se tient debout le Prince. Macaigne pousse…invite le public à applaudir mais qui ne répond pas. La scène aurait pu faire de l’image, mais Macagine est pris à son propre piège il fait du très mauvais théâtre de rue. Mais qu’importe, le jeune public et une classe sociale branchée y trouvent leur compte le théâtre peut aussi faire du bruit et de l’image, célébrer le paraître et la vacuité de l’époque. On se perd très vite dans les personnages parce que l’effet prend le pas sur la relation souvent réduite à un geste, une interpellation, parce que les dialogues sont à l’image d’un fil de discussion sur Facebook. Avec Vincent Macaigne, le théâtre est un produit de surconsommation. C’est pathétique parce que les acteurs se débattent en gueulant et que cela ne fait jamais silence; parce que Macaigne se fait une étrange conception du public à son service. C’est pathétique parce que ce théâtre du chaos ne crée aucun désordre il profite juste de nos errances. Il y a bien eu Impermanence » du Théâtre de l’Entrouvert, spectacle dit jeune public » co-diffusé par le Théâtre Massalia et la Criée de Marseille. Dans la salle, une fois de plus, beaucoup de professionnels. Il y a très peu d’enfants. Au cœur de la Belle de Mai, il n’y a aucune famille de ce quartier très populaire. Jeune public ou pas, la fracture sociale est la même. Le théâtre dit contemporain ne s’adresse plus au peuple. S’adresse-t-il seulement aux enfants alors que mon filleul de 9 ans ne voit pas toute la scène parce qu’il est trop petit le théâtre ne dispose d’aucun coussin pour lui? La feuille de salle est un texte très hermétique à l’image d’une pièce qui reprend tous les poncifs de la création contemporaine. Au cours de ce voyage théâtral sans but, l’artiste évoque la perte de sens » on ne saurait mieux écrire. Ici se mélangent musique vrombissante, images, numéro allégé de cirque, marionnette inanimée. Tout est mortifère à l’image d’un pays pétrifié dans la peur de faire. Toutes les esthétiques sont là pour satisfaire les programmateurs. C’est décourageant de constater que les logiques de l’entre soi sont maintenant imposées aux enfants. Dans ce paysage morose, il y a une lueur d’espoir. Elle vient d’un metteur en scène, Jacques Livchine, qui répond José-Manuel Gonçalvès, directeur du 104 à Paris après son interview dans Telerama. Un paragraphe a retenu mon attention Il y a quelque chose qui ne va pas dans le théâtre, il n’y a pas de projet commun, rien ne nous relie les uns les autres, On est dans le chacun pour soi, le ministère de la Culture est incapable de nous donner le moindre élan. Les petites sources de théâtre ne deviennent pas des ruisseaux ou des rivières qui alimenteraient un grand fleuve, non, c’est le marché libéral, la course aux places, aux contrats, les symboles se sont envolés, nous sommes tous devenus des petits boutiquiers comptables. Il faudrait se mettre tous ensemble pour dire qu’on en a marre, qu’il faut que nos forces s’additionnent pour une seule cause, celle de retrouver “la fibre populaire”. On a besoin d’un défi collectif, le théâtre ne doit plus s’adresser à un public, mais à la ville toute entière. » Ce défi ne se fera pas avec le ministère de la Culture et ses employés obéissants. Il se fera à la marge, par la base, par un long travail de réappropriation de l’art par ceux qui veulent que la relation humaine soit au centre de tout. Les théâtres subventionnés ont depuis longtemps abandonné ce centre-là pour jouer à la périphérie afin de maintenir leurs pouvoirs et leurs corporatismes. Pascal Bély – Le Tadorne. Étiquettes Julie Deliquet, Toshiki Okada, Vincent Macaigne Trois années après la crise des subprimes, trois artistes du Festival d’Avignon s’emparent du sujet pour en restituer leur vision Nicolas Stemann Les contrats du commerçant, une comédie économique», Thomas Ostermeier Un ennemi du peuple» et Bruno Meyssat 15%». Premier épisode avec Nicolas Stemann pour la représentation la plus chère après celles de la Cour d’honneur entre 29 et 36 €; à ce prix-là, il reste encore des places. Il s’avance sur la scène pour nous prévenir la pièce est longue un compteur de pages trône sur le plateau, bloqué à 99 et il n’est pas nécessaire de lire en continu les surtitres effectivement, le texte dElfriede Jelinek est une interminable logorrhée verbale à propos des conséquences de la spéculation financière sur l’économie réelle. Nicolas Stemann précise que nous pouvons quitter les gradins de la cour du Lycée Saint-Joseph pour nous désaltérer au bar et visionner “les contrats”. Manière élégante pour définir ce spectacle comme une installation. Ces principes de précaution étant posés, la pièce peut débuter. Feuillets à la main, les acteurs égrènent le texte tout en le ponctuant de différentes performances. Le mistral s’invite pour faire voler ce texte soporifique en éclats de papier. Les corps des acteurs en disent bien plus que les mots qui défilent tels des cours de la bourse sur les chaines d’information. La succession de performances met en scène les ravages d’un système financier hors de contrôle sur la vie d’un couple de retraités. Je m’ennuie très vite comme si ces images, même métaphoriques, m’étaient familières. En effet, la danse contemporaine et les arts plastiques véhiculent les symboles du corps marchand» depuis longtemps sans faire explicitement référence à la crise financière. À cet instant, ce théâtre-là n’invente rien. Tout au plus recycle-t-il des procédés scéniques au profit d’un texte bien heureux d’être ainsi valorisé! L’absence de dramaturgie provoque la farce, malgré de belles images» de corps ensanglantés, de corps crucifiés à la dérive et de scènes de boulimie de billets de banque qui tournent au vomi… Lassé, je prends la tangente vers le bar où le prix des consommations n’a rien à envier à ceux pratiqués sur la Place de l’Horloge. On y discute, mais de quoi? Des spectateurs naufragés couverture sur les épaules errent dans le jardin, mais vers où? Étrange image que ces attroupements comme si le besoin de lien social prenait le pas sur les performances! Est-ce une métaphore de notre inconscience face à la crise? Je décide de ne pas regagner ma place. Je me positionne à l’entrée du couloir entre scène et jardin, tel un observateur attentif pour ne rien perdre de mon regard critique. Situation totalement inédite en vingt ans de fréquentation du Festival! Je savoure cette liberté… C’est alors que Vincent Macaigne metteur en scène d’un Hamlet décapant lors de l’édition de 2011 du Festival s’insurge dans les gradins. Il veut stopper la pièce. De ma place, je comprends très vite que c’est un jeu de rôles calculé. Il finit par monter sur le plateau. La scène est assez pathétique désinvolte, il semble découvrir le texte. Mon attention est détournée par un enfant comédien» précédemment déguisé en superman qui quitte le plateau par les coulisses. C’est la fille de Vincent Baudriller, directeur du Festival d’Avignon. Ainsi, la farce tourne vite à la mise en scène d’un milieu qui jouit du désordre généré par la crise ici symbolisé par l’éclatement de la représentation où la performance et les arts plastiques prennent le pouvoir sur la dramaturgie. Aucun système de pensée n’émerge de ce théâtre, tout au plus une amusante dynamique d’un jeu de rôles» où le spectateur non averti ignore des enjeux par quel processus cet enfant est-il arrivé sur scène? Que se joue-t-il entre Vincent Macaigne, Nicolas Stemann et la Direction sachant que le lendemain, on me dit que Stanislas Nordey, artiste associé en 2013 du Festival, endossera le rôle?. Il y a dans ces contrats» bien d’autres transactions» et d’autres comédies économiques» où le public n’est finalement qu’une variable d’ajustement ses déplacements sont même orchestrés à des fins de mise en scène fuite au-dehors ou vers le bar; qu’importe !. Au Théâtre des Idées, événement programmé au sein du Festival, Clémence Hérout rapporte dans son blog l’intervention d’Alain Badiou Le théâtre représenterait ainsi la tension entre transcendance et immanence de l’idée». Ce soir, nous en sommes très loin. Infiniment loin. Comme si la crise de 2008 avait réussi à faire plonger certains artistes joliment subventionnés dans la mise en scène du cynisme avec une esthétique irréprochable pour amuser le bourgeois à défaut d’inviter le peuple à réfléchir sur son avenir. Pascal Bély, Le Tadorne. Les contrats du commerçant, une comédie économique» de Nicolas Stemann au Festival d’Avignon du 21 au 26 juillet 2012. Étiquettes Alain Badiou, Nicolas Stemann, Vincent Baudriller, Vincent Macaigne Ce fut le succès du dernier Festival d’Avignon. Une oeuvre rare. Le Théâtre National de Chaillot à Paris l’accueille du 2 au 11 novembre 2011 avant une tournée jusqu’en février 2012 Grenoble, Mulhouse, Douai, Orléans, Nantes, Luxembourg, Valenciennes. Retour d’Avignon… Cela devait arriver. Non que cela fut prévisible, mais attendu. Depuis quelques jours, il se trame un drame derrière les murs du Cloître des Carmes au Festival d’Avignon. Après Au moins j’aurai laissé un beau cadavre» de Vincent Macaigne d’après Hamlet» de William Shakespeare, de nombreux spectateurs semblent sonnés par cette proposition qui dépasse l’entendement. Je n’ai pas pleuré. Je me suis même amusé avec le chauffeur de salle. Fini l’attente. Le théâtre est ouvert dès notre installation. Sur le gazon bien amoché et boueux de la scène, un homme harangue la foule avec une chanson débile. Il invite le public à monter sur le plateau. Les jeunes ne se font pas prier. Et ça dure…La caste journaliste vieillissante se demande avec inquiétude comment cela va finir. Cet espace intermédiaire entre théâtre et réalité en dit long sur les intentions de Macaigne il faut nous mettre en condition, en assemblée. Quitte à se foutre de notre gueule. Je n’ai pas pleuré. J’ai juste tremblé pour Hamlet. Depuis le temps, je m’habitue à sa folie. Mais ce soir, c’est tout un système qui devient fou. Le corps du père gît encore dans une fosse ouverte d’eau boueuse tandis que le mariage de Claudius avec la mère d’Hamlet tourne à la farce populaire d’une émission pour temps de cerveau indisponible. Nous rions à notre décadence. La boue est notre merdier. Les personnages se dépatouillent pour exister dans ce décor de terre piétinée, d’arrière-cour de salle d’attente d’entreprise de communication, de logement précaire en tôle et verre probablement dessiné par le metteur en scène institutionnalisé et friqué Fréderic Fisbach, présent au Festival avec Juliette Binoche, actrice squelettique. Comment comprendre la tragédie d’Hamlet si l’on ne pose pas le contexte dans lequel elle interagit? Vincent Macaigne ne s’attarde pas beaucoup sur le spectre, réduit à un furet empaillé. Inutile de s’accrocher à l’au-delà. Ici bas, suffit. Les mythes commencent sérieusement à nous emmerder. Hamlet n’est pas fou, il souffre. Mais comment un tel système politique peut-il entendre la souffrance? Il est décalé. Inaudible. Totalement inaudible. À devenir dingue. D’ailleurs, ils gueulent tous pour se faire comprendre. Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Car je n’ai pas tardé à faire un lien cette scène est notre Europe, notre boueux pays de France où un saltimbanque au pouvoir transforme l’art en bouillon de culture… Cette scène est dégueulasse. Ils puent tous la mort. Cela gicle de partout. Comme un corps institutionnel agonisant, épuisé par la traîtrise aux idéaux, mais encore vivant, car le cynisme leur donne l’énergie vitale d’organiser le chaos pour le maîtriser à leur profit. Hamlet n’est pas fou il lutte pour sa chair….Mais le système va l’emporter. Ne reste que le théâtre. Entracte. Hamlet reprend la main. Installe un théâtre où il met en scène son enfance. Aux origines. Qu’a vu Hamlet qu’il n’aurait pas dû voir? Mais cette mise en abyme ne résiste pas. Le théâtre se fond dans le système politique jusqu’en épouser les jeux comment ne pas penser à la nomination controversée d’Olivier Py à la tête du Festival d’Avignon en 2014 ?. Je n’ai toujours pas pleuré. Je me suis immobilisé. Face à tant de beauté apocalyptique. La folie du Royaume et sa déchéance emportent le décor du Cloître des Carmes balayé par un château fort gonflable prêt à nous sauter à la gueule. Notre Europe forteresse est une bâche rustinée maculée du sang des corps des migrants. Car le théâtre de Macaigne, c’est de la chair à canon contre le pouvoir, offerte par des acteurs jusqu’au-boutistes qui donnent l’impression qu’ils pourraient mourir sur scène. Macaigne ne disserte plus. Il convoque un théâtre d’images, quasiment chorégraphique pour repenser l’Europe, il faut organiser nous-mêmes le chaos, et arrêter de s’accrocher à des mythes empaillés. À partir de ses décombres, nous reconstruirons, torche à la main. Vincent Macaigne pose un acte celui de MONTRER, alors que nous sommes saturés d’analyses et de paroles. Il n’a probablement rien de plus à dire que ce qui a déjà été dit. Or, à l’heure où le chaos s’installe, qui sait aujourd’hui montrer en dehors des visions molles… Et si resentir l’image théâtrale était une forme de pensée? Je me lève pour applaudir. Où est Vincent Macaigne ? Peut-être dégueule-t-il. Pascal Bély, Le Tadorne. Le regard de Francis Braun. Il faut, c’est un ordre, être témoin de ce Miracle. Il faut participer à ces heures de liberté jouissive, vivre cette aventure shakespearienne indéfinissable avec la troupe de Vincent Macaigne dans Au moins j’aurai laissé un beau cadavre» d’après Hamlet» de William Shakespeare. Il faut voir Le Cloître des Carmes, lieu du Sang versé, devenir le lieu de tous les possibles, de tous les délires. Il faut le voir vivre d’une façon différente il a été investi totalement pour cette occasion par un cabinet de curiosités baroque et intrigant sur un sol un gazon vert fané avec eau croupissante. Nous sommes conviés par un chauffeur de salle pour une cérémonie joyeuse et terrible. On hésite entre un happening hippy baba et un spectacle de fin d’année ; on se demande à quelle sauce on sera trempés…les gens descendent, des gradins sur la scène, commencent à danser…on attend et ce sera tout à la fois. Ce soir, Hamlet revisité va devenir L’?uvre Théâtrale universelle d’un mec imprévisible et sans contrainte. Ce sera le fait d’un artiste qui explose à la fois de sa folie et de son délire. On le sait intelligent, désarmant, on ne sait pas si cela va durer dix minutes, une heure, ou toute la nuit…ou s’il va s’en aller. Au bout de quelques minutes, c’est certain nous allons oublier le temps pendant quatre heures, nous allons être assis, rivés à nos fauteuils, bloqués hilares, sidérés et ébahis. L’esprit de Vincent Macaigne, qui s’agite avec les machinistes en haut des gradins, comme un chef d’orchestre, est totalement débridé et contrairement au slogan néon posé en enseigne sur le mur d’en face …il y aura pas de miracles ce soir »…Mais, de CE MIRACLE, on pourra se souvenir… C’est Hamlet, lui, sa famille, son trône, son palais qui nous sont racontés, mais c’est aussi la Tragédie de ce Prince du Danemark revisitée sur un gazon piétiné, semé d’embûches irréparables. C’est une vie de crime intemporelle relatée sur un champ dévasté. C’est hier et aujourd’hui sang mêlé, c’est une Ophélie en pleine inquiétude, c’est une mère qui n’en peut plus de posséder ; c’est bien sur Hamlet, jeune enfant qui se souvient. C’est son histoire fondue enchaînée à notre actualité qui s’exprime sous nos yeux et devenons alors les otages-bienveillants-volontaires dans un cloître ouvert à toutes les Folies. Folies de la mise en scène tour à tour explosive, sereine, calme ou désespérée. Folies des lumières, soudainement crépusculaires, parfois hivernales, soudainement glaciales…Le cauchemar ou le rêve partent en fumée…des réelles fumées nous enveloppent ponctuellement. Les comédiens nous surprennent tout le temps, ils nous font rire et nous coupent la respiration. Nous sommes à chaque seconde secouée de sentiments différents. Nous sommes déstabilisés, dérangés, enthousiastes, parfois inquiets. Plus les minutes passent, plus les corps-spectateurs se figent silencieusement dans le respect et l’effroi. Des litres de sang se déversent sur un corps qui meurt. C’est l’Instant terrifiant incarné par des comédiens incroyables. Nous sommes happés, nous ne savons plus distinguer l’histoire et le présent. C’est à la fois le spectre de Pippo Delbono qui hurle sans qu’on le comprenne, c’est Angelica Liddell qui joue de son corps, de ses seins, de son sexe, c’est aussi le Sang de Jan Fabre, mais c’est surtout le monde du corps de Vincent Macaigne. Il y avait avant Pina et après Pina…il y avait avec Angelica Liddell, maintenant l’histoire shakespearienne ne pourra vivre sans le cadavre laissé par Vincent Macaigne. dans les murs du Cloître des Carmes…. C’est lui L’ENFANT du festival, car il naît ce soir à nos yeux. Offrons-lui le TRONE qu’il mérite, qu’on le couvre d’HONNEURS, qu’on le salue, et que l’on reconnaisse en lui CELUI par qui un autre THEATRE arrive…. Proclamons-le …Notre Nouveau Prince de Hambourg, crions haut et fort…Vive LE PRINCE et vive sa folie. Ce fut, je dois dire, exceptionnel. Monsieur Vincent Macaigne, Nouveau Prince en Avignon… Francis Braun, Le Tadorne. Au moins j’aurai laissé un beau cadavre» de Vincent Macaigne. Tournée ici. Étiquettes Vincent Macaigne Il faut, c’est un ordre, être témoin de ce Miracle. Il faut participer à ces heures de liberté jouissive, vivre cette aventure shakespearienne indéfinissable avec la troupe de Vincent Macaigne dans Au moins j’aurai laissé un beau cadavre» d’après Hamlet» de William Shakespeare. Il faut voir Le Cloître des Carmes, lieu du Sang versé, devenir le lieu de tous les possibles, de tous les délires. Il faut le voir vivre d’une façon différente il a été investi totalement pour cette occasion par un cabinet de curiosités baroque et intrigant sur un sol un gazon vert fané avec eau croupissante. Nous sommes conviés par un chauffeur de salle pour une cérémonie joyeuse et terrible. On hésite entre un happening hippy baba et un spectacle de fin d’année ; on se demande à quelle sauce on sera trempés…les gens descendent, des gradins sur la scène, commencent à danser…on attend et ce sera tout à la fois. Ce soir, Hamlet revisité va devenir L’oeuvre Théâtrale universelle d’un mec imprévisible et sans contrainte. Ce sera le fait d’un artiste qui explose à la fois de sa folie et de son délire. On le sait intelligent, désarmant, on ne sait pas si cela va durer dix minutes, une heure, ou toute la nuit…ou s’il va s’en aller. Au bout de quelques minutes, c’est certain nous allons oublier le temps pendant quatre heures, nous allons être assis, rivés à nos fauteuils, bloqués hilares, sidérés et ébahis. L’esprit de Vincent Macaigne, qui s’agite avec les machinistes en haut des gradins, comme un chef d’orchestre, est totalement débridé et contrairement au slogan néon posé en enseigne sur le mur d’en face “il y aura pas de miracles ce soir»…Mais, de CE MIRACLE, on pourra se souvenir… C’est Hamlet, lui, sa famille, son trône, son palais qui nous sont racontés, mais c’est aussi la Tragédie de ce Prince du Danemark revisitée sur un gazon piétiné, semé d’embûches irréparables. C’est une vie de crime intemporelle relatée sur un champ dévasté. C’est hier et aujourd’hui sang mêlé, c’est une Ophélie en pleine inquiétude, c’est une mère qui n’en peut plus de posséder ; c’est bien sur Hamlet, jeune enfant qui se souvient. C’est son histoire fondue enchaînée à notre actualité qui s’exprime sous nos yeux et devenons alors les otages-bienveillants-volontaires dans un cloître ouvert à toutes les Folies. Folies de la mise en scène tour à tour explosive, sereine, calme ou désespérée. Folies des lumières, soudainement crépusculaires, parfois hivernales, soudainement glaciales…Le cauchemar ou le rêve partent en fumée…des réelles fumées nous enveloppent ponctuellement. Les comédiens nous surprennent tout le temps, ils nous font rire et nous coupent la respiration. Nous sommes à chaque seconde secouée de sentiments différents. Nous sommes déstabilisés, dérangés, enthousiastes, parfois inquiets. Plus les minutes passent, plus les corps-spectateurs se figent silencieusement dans le respect et l’effroi. Des litres de sang se déversent sur un corps qui meurt. C’est l’Instant terrifiant incarné par des comédiens incroyables. Nous sommes happés, nous ne savons plus distinguer l’histoire et le présent. C’est à la fois le spectre de Pippo Delbono qui hurle sans qu’on le comprenne, c’est Angelica Liddell qui joue de son corps, de ses seins, de son sexe, c’est aussi le Sang de Jan Fabre, mais c’est surtout le monde du corps de Vincent Macaigne. Il y avait avant Pina et après Pina…il y avait avec Angelica Liddell, maintenant l’histoire shakespearienne ne pourra vivre sans le cadavre laissé par Vincent Macaigne. dans les murs du Cloître des Carmes…. C’est lui L’ENFANT du festival, car il naît ce soir à nos yeux. Offrons-lui le TRONE qu’il mérite, qu’on le couvre d’HONNEURS, qu’on le salue, et que l’on reconnaisse en lui CELUI par qui un autre THEATRE arrive…. Proclamons-le “Notre Nouveau Prince de Hambourg”, crions haut et fort “Vive LE PRINCE et vive sa folie”. Ce fut, je dois dire, exceptionnel. Monsieur Vincent Macaigne, Nouveau Prince en Avignon… Francis Braun, Le Tadorne. A lire le regard de Pascal Bély. Au moins j’aurai laissé un beau cadavre» de Vincent Macaigne au Festival d’Avignon du 9 au 19 juillet 2011. Étiquettes Vincent Macaigne

au moins j aurai laissé un beau cadavre